Belle Labs : une innovation au service du bien-être des femmes

Scientifique internationale spécialisée en santé publique et en science des données, Isabelle Feldhaus vient de créer son entreprise sur les bords du Golfe dans le Morbihan. En s’attaquant aux problématiques féminines de carences nutritionnelles, la chercheuse bouscule les codes avec la création d’une gamme de cafés enrichis en fer, selon un procédé de fabrication unique, la micro-encapsulation.

Café de femmes

Après avoir obtenu son doctorat à l’Université d’Harvard et travaillé pour les plus grands (OCDE, Banque Mondiale, Google) aux quatre coins de la planète, Isabelle décide, il y a deux ans, de s’installer en Bretagne sud avec sa petite famille, une idée prometteuse autour de la santé des femmes en tête.

« Mon parcours personnel lié à une carence en fer a mis en évidence l’absence de solutions sur ces questions, malheureusement largement sous estimées dans nos sociétés », relate la jeune maman américaine d’origine cambodgienne.

« C’est aussi en discutant avec d’autres femmes confrontées à des fatigues extrêmes selon leur cycle, leur période de vie, notamment pendant et après leur grossesse, que j’ai réalisé le manque de soutien structurel sur ces questions de carence en fer. »

Convaincue qu’il existe des solutions pratiques pour rééquilibrer la capacité en énergie des femmes, Isabelle, après une plongée infructueuse dans la littérature scientifique existante, se lance dans une phase d’expérimentation autour du café. « Selon moi, il était important de pouvoir proposer un ingrédient qui s’intègre naturellement dans le quotidien des femmes, et non qui se rajoute à leur rythme déjà chargé ».

Fer de lance

Le nectar noir a rapidement obtenu les faveurs d’Isabelle pour y intégrer des nutriments tel que le fer.

Problème technique : les polyphénols très largement présents dans le café bloquent l’absorption du fer. Isabelle contourne cette difficulté en développant une solution de micro-encapsulation permettant de protéger le fer et de préserver les qualités nutritionnelles du café. « Nous sommes toujours en phase de test pour trouver la meilleure combinaison. Le matériau retenu ne doit pas subir de dégradation avec la chaleur ni avec l’humidité », poursuit la chercheuse. « Pour être efficace, le fer doit être libéré au niveau de l’intestin grêle. »

Les expérimentations et tests sont réalisés en lien avec le laboratoire de biochimie Eurofins à Nantes ainsi que des partenaires universitaires. Belle Labs s’appuie également sur l’Incubateur européen EIT Food depuis un an, ainsi que sur la Technopole Vipe pour structurer son innovation et faciliter l’accès à des financements.

Belle Coffee en vue

« Si tout va bien, les tests devraient s’achever dans 6 mois », pronostique Isabelle. En prévision, la jeune femme envisage un premier lancement sur le marché américain courant 2026, moins règlementé que le marché français ou européen.

En commercialisant sous la marque Belle Coffee, l’entreprise souhaite ainsi proposer une première gamme de boissons nutritionnelles aux femmes. Ici le goût et l’éthique tiennent une place prépondérante. « Il est important pour moi de proposer un produit avec de belles qualités gustatives, tout en veillant à l’origine de la matière première. Notre café moulu est importé d’Amérique latine et issu de communautés de femmes productrices », souligne Isabelle.

Après les Etats-Unis, la bretonne d’adoption envisage par la suite de développer des partenariats avec des torréfacteurs locaux pour la commercialisation de ses cafés en France. L’équipe devrait s’agrandir courant 2026 sur les volets opérationnels et marketing.

Elle qui ne se destinait pas à créer sa propre entreprise a pourtant franchi le pas face à la nécessité d’innover, au-delà des laboratoires, en faveur de la santé des femmes.

Plus d’infos sur Belle Labs

Accompagnée au sein de la technopole par Caroline Bigot-Rablet, Belle Labs est lauréate de l’incubateur régional Emergys et vient d’obtenir une Bourse French Tech de 30 000€ de la part de BpiFrance.